20 avril 2024
Bièvre Liers

La Bièvre le ruisseau de Paris

Parmi les grandes villes du monde se trouve la capitale française, construite autour de deux îles sur la Seine, agrandie au fil des siècles en cercles concentriques et agrémentée de canaux. Ses parcs contiennent des lacs décoratifs naturalistes mais sous le quartier et sur les routes de certains cours d’eau se trouvent des traces d’anciennes voies navigables perdues dans l’histoire.

Un exemple est celui de La Bièvre, un ruisseau qui a traversé le côté sud de la ville, commençant dans un cadre naturel, puis dissimulé dans des conduits souterrains sur son chemin vers la Seine. La photo ci-dessus a été prise en 1862 par Charles Marville et se trouve à la National Gallery of Art de Washington.

Histoire du ruisseau

La Bièvre comme Bièvre-Liers tire son nom de deux sources probables, soit le terme latin pour le castor ou le mot pour le brun basé sur la couleur de l’eau. Il est originaire de la banlieue parisienne de Guyancourt et à partir du 18ème siècle son eau a été détournée en partie pour les fermes locales et la manufacture des Gobelins. Dans Guyancourt d’aujourd’hui, le ruisseau est mis en fourrière dans des réservoirs tels que Saint Quentin, l’étang des Roussières et l’étang Braque. Il coule à travers les parcs et comme canal à travers le centre commercial de la ville.

Au nord se trouve Versailles, un ensemble de palais et jardins dont les fontaines et bassins réfléchissants reposaient sur la Bièvre. Le réservoir de Saint Quentin, construit en 1685, emprisonné et détourne une partie de l’eau du ruisseau, la canalisant vers le parc du palais. Un autre détournement de l’eau était l’usine des Gobelins à Paris, qui a ouvert en 1662 pour produire des tapisseries pour la maison royale française.
Dans l’illustration de 1830 ci-dessus, l’arrière de l’usine des Gobelins fait face au ruisseau de la Bièvre, un exemple précoce de l’impact de l’industrie sur le ruisseau. Comme la France et la Prusse (plus tard l’Allemagne) ont été engagées dans des guerres intermittentes depuis Napoléon jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Paris était entourée de fortifications.

Dans la carte postale allemande ci-dessus de la Première Guerre mondiale, nous voyons la Bièvre couler devant le fort de Villeras, la batterie du Ravin de Bouviers et le fort du Haut-Buc. Ces forts ont été construits après la défaite écrasante de la France en 1871 pour se prémunir contre un futur siège.
La Bièvre entre dans la ville de Paris par son sud-est, en traversant la ville voisine de Gentilly. Au sein de cette commune, des tronçons de la Bièvre apparaissent au-dessus de la surface comme des parcs linéaires dont certains comportent des balises expliquant l’histoire du ruisseau.
Dans certains endroits, le parcours est plus visible que dans d’autres endroits mais généralement facile à suivre à pied.

Le quartier des lacs de la Bièvre Liers

4 lacs au cœur de la campagne, permettant une pêche toute l’année (carpe, tanche, gardon, brochet, truite, esturgeon, barbue…) Pour votre confort, les lacs offrent des espaces ombragés, des aires de pique-nique, des parkings et des sanitaires .

  • Le Marais à Faramans

Situé dans la base de loisirs, ce petit étang de 6 hectares offre de nombreuses activités de loisirs : golf, sentiers pédagogiques, sentiers de randonnée … et de nombreux équipements : camping, terrains de football, terrains de tennis, terrains de pétanque …
Son accès facile et un cadre agréable font de ce lac l’un des favoris. Ses eaux sont froides car alimentées par les eaux souterraines, c’est pourquoi elle est habitée par la truite arc-en-ciel, le gardon, l’esturgeon, la carpe et le brochet …

  • The Grand Bois in Bossieu

Situé dans la forêt de Bossieu, il couvre 12 hectares d’eau. Ce lac est équipé de sanitaires, d’un abri de pêche et d’une aire de pique-nique. Il est habité par des gardons, des truites, des esturgeons et des carpes (y compris d’énormes spécimens), des carpes prussiennes, des barbues et des brochets.

  • La Chaume in Nantoin

Situé dans les bois, ce lac a conservé sa nature « sauvage » … D’une superficie de 12 hectares, il est habité par des carnivores (brochets, barbues), carpes, tanches, gardons et truites.

  • Les Essarts in St Siméon de Bressieux

Situé dans la forêt de St Siméon de Bressieux, dans le quartier de St Pierre de Bressieux, ce lac de 12 hectares offre tranquillité et diverses installations : aire de pique-nique, abri de pêche et sanitaires.
Très apprécié des pêcheurs de brochets, il abrite également des carpes, des tanches, des esturgeons, des truites et des appâts blancs.
La Bièvre souterraine entre dans la ville de Paris au parc Kellermann. De là, il coule entre les 12e et 13e arrondissements de la ville avant de se jeter dans la Seine à la gare d’Austerlitz dans le Quartier Latin. La forte concentration de boucheries et de tanneries le long du ruisseau à l’intérieur de Paris a conduit à son inhumation éventuelle.
Le poète Joris-Karl Huysmans (1848-1907) a donné à la Bièvre une description féminine, une fille de la campagne attirée dans la ville et dépouillée par l’industrie. « Symbole de la condition misérable des femmes attirées dans le piège des villes. »

Efforts à la renaissance

Les rues rappellent la Bièvre, évoquant les courbes du lit souterrain. Des visites à pied suivent le parcours, des blogueurs racontent consciencieusement son histoire et des groupes de défense tels que Les Amis de la Vallée de la Bièvre promeuvent la lumière du jour du ruisseau caché.
Dans la ville, des balises trottoir indiquent le cours de la Bièvre, permettant aux piétons de suivre son cours.

A sa confluence avec la Seine, la Bièvre est visible depuis un bateau sur le fleuve ou depuis la rive opposée face à la gare d’Austerlitz. Une fin humble pour un ruisseau avec tant d’histoires sur son parcours.

La Bièvre en Art

Comme Paris était autrefois la ville principale de l’art occidental, la Bièvre avait fait de nombreuses apparitions dans les peintures à l’huile et les premières photographies, attirant les artistes avec son apparence crasseuse qui laissait entrevoir les jours meilleurs qu’elle avait vus.

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